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Fin décembre... retour en Europe pour 1 semaine en Espagne (à Barcelone, si vous ne connaissez pas, un régal en terme d'architecture (Gaudi, à connaître!), de météo, de rues et ruelles, et d'ambiance) et 2 semaines en France. Une première expérience de retour au pays en tant qu'expatriée... et une expérience toujours différente de ce à quoi on s'attend. Au-delà des retrouvailles familiales qui restent toujours un plaisir, en vrac, retour personnel sur quelques points marquants.
- Les villes ont changé. Le Vieux-Port de Marseille ressemble toujours au Vieux-Port mais de nouveaux magasins ont poussé. Des sens de circulation ont changé à Aix en Provence. Le Luberon est toujours à sa place mais un rond-point est mystérieusement apparu sur le chemin qui y conduit. Des rues ont changé de sens de circulation et les chemins connus par coeur deviennent sujet d'hésitation...
- Sur mon réseau sportif préféré (Kikourou pour ceux qui ne connaissent pas, un peu de pub ne fait pas de mal^^) de nouveaux membres sont apparus et la moitié n'ont pas la moindre idée de qui est la coureuse qui laisse parfois des messages sur "au cabanon des kikous du 13"... De nouvelles rencontres sont toujours intéressantes mais l'impression est tout de même étrange. Heureusement des copains sont toujours là! :-)
- Des lignes seront bientôt barrées dans mon répertoire, alors que d'autres seront renforcées... Les gens que l'on va retrouver constituent le sujet qui suscite le plus d'impatience mais aussi le plus d'appréhension. Certains sont ravis de nous voir revenir, d'autres y sont indifférents. Certains feront l'effort de faire pas mal de kilomètres et prendront le temps pour vous voir, d'autres invoqueront des prétextes divers et variés voire pas de prétextes du tout, et finiront par dire "ah mais tu t'en vas déjà? Je ne savais pas!" la veille de votre départ alors que vous avez prévenu 1 mois à l'avance des dates de vos vacances. Certains vous questionneront sur votre vie là-bas, vos découvertes, vos ressentis et votre bien-être, d'autres se fichent éperdument de ce que vous avez pu devenir une fois que l'avion a décollé pour "ailleurs qu'en France". Résultat? Certaines retrouvailles plaisantes, intenses et qui laisseront le souvenir de belles vacances, d'autres relations décevantes qui conduiront probablement à barrer ces fameuses lignes dudit répertoire.
- Le temps... Etrange comme on peut oublier qu'en Provence le ciel peut être totalement bleu et les températures à 20°C un 1er janvier (bon soyons honnêtes, ce n'est pas tous les ans comme ça quand même!). Me serais-je habituée au changement de climat permanent de Montréal? (Euh... à l'heure où je parle les températures ne sont pas loin des -20°C et je me demande si on peut s'habituer à ça... ^^)
- Un retour dans l'un de mes parcours de trail préféré, dans les calanques de Marseille... Un pur plaisir qui m'a manqué, le souffle court, le coeur qui tape, les muscles qui vous font bien savoir que vous êtes en train de monter un peu trop fort... Et les descentes, les pierres qui roulent de tous côtés, le basculement du corps dans la pente et l'appui éphémère des pieds sur le sol, toujours en déséquilibre pour profiter de la sensation de la descente... De quoi redonner une motivation à courir qui faisait un peu défaut ces derniers temps!
En clair et après avoir pris l'avis de pas mal de monde... On connaît le mal du pays lorsqu'on part en expatriation, quelques mois après le départ. Mais malgré la joie de retrouver les gens et les lieux qui nous ont manqués, le premier retour au pays est toujours un choc : à partir de plusieurs mois d'éloignement, les changements existent, des choses que les gens n'auront pas forcément remarquées mais qui vous sautent aux yeux. Un ami m'a notamment dit :
"Quand tu pars en expatriation, tu apprends beaucoup sur qui tu es. Quand tu retournes dans ton pays d'origine, tu apprends beaucoup sur qui tu étais."
Loin de moi l'idée de dissuader les expatriés de rentrer, ne vous inquiétez pas. :-) Mais d'un avis général, se sentir totalement à l'aise dans les deux pays est difficile voire impossible. Et le questionnement est toujours plus important que ce que l'on pensait en partant...
